Dans un discours d’investiture puissant et franc prononcé dimanche 11 août 2024, le Président élu Paul Kagame a abordé les défis persistants pour instaurer la paix dans la région, notamment dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC), une zone en proie à de nombreux conflits.
Malgré des années d’efforts diplomatiques et d’interventions internationales, la paix reste insaisissable, et le discours de Kagame a mis en lumière les raisons fondamentales de cet échec.
« La paix ne peut être apportée par quiconque, peu importe sa puissance, si la partie la plus directement concernée ne fait pas ce qui est nécessaire », a déclaré Kagame.
Cette déclaration souligne que les efforts de paix ne peuvent aboutir si les parties directement impliquées dans le conflit ne prennent pas les mesures nécessaires.
Ses paroles rappellent avec force que les forces externes, aussi puissantes soient-elles, ne peuvent imposer la paix sans l’engagement des acteurs principaux du conflit.
« Vous ne pouvez pas vous réveiller un jour et décider de priver qui vous voulez de leurs droits de citoyenneté en espérant vous en tirer à bon compte », a averti le Chef de l’État.
Au fil des ans, de nombreuses initiatives ont été lancées pour répondre aux défis sécuritaires dans l’Est de la RDC.
Les interventions diplomatiques, les accords de paix, et la médiation des leaders régionaux ont joué un rôle crucial.
Kagame a spécifiquement reconnu les contributions des présidents du Kenya et de l’Angola dans ces efforts.
« Je tiens à remercier le Président de l’Angola, João Lourenço, et le Président du Kenya, William Ruto, entre autres, pour tout ce qu’ils ont fait et continuent de faire », a-t-il déclaré, exprimant sa gratitude pour leur engagement en faveur de la stabilité régionale.
Cependant, malgré ces efforts, Kagame a souligné que la paix ne peut être atteinte sans un véritable engagement de ceux qui sont directement impliqués dans le conflit.
« La paix ne peut advenir d’elle-même. Nous devons tous faire notre part et agir de manière appropriée pour obtenir et maintenir la paix », a-t-il insisté.
L’incapacité à résoudre les injustices fondamentales, telles que le déni des droits de citoyenneté à certains groupes, constitue un obstacle majeur à la paix.
« Il doit y avoir un compromis, une rencontre au milieu », a souligné Kagame, mettant en avant l’importance du dialogue et de la compréhension mutuelle.
Kagame a également évoqué le contexte mondial plus large, critiquant les doubles standards et les inégalités non résolues qui ont exacerbé les conflits régionaux.
Il a appelé à une approche plus juste et équitable des relations internationales, où les nations puissantes n’imposent pas leur volonté aux autres.
« Il n’y a plus de place pour que les puissants imposent leur vision sur la manière dont les autres devraient vivre, ou pour créer des récits qui falsifient la vérité. Cela doit toujours être combattu, même sous pression », a-t-il averti.
Le Président a également souligné le rôle de l’Union africaine dans la promotion de la sécurité régionale et du développement.
Depuis sa création, l’Union africaine a joué un rôle clé dans la promotion d’une Afrique plus intégrée et sécurisée.
Kagame a cité les progrès de l’Afrique dans des domaines tels que la sécurité, la santé, les infrastructures, et l’emploi des jeunes comme preuve que le continent prend la responsabilité de ses propres défis et propose des solutions locales.
« C’est cet état d’esprit qui nous rapproche et crée des changements positifs au fil du temps pour tout le monde », a-t-il déclaré, soulignant l’importance de l’unité africaine et de l’autonomie.
Kagame s’est montré optimiste quant à l’avenir, tant pour le Rwanda que pour la région dans son ensemble, appelant à un travail acharné et à une dévotion constante pour parvenir à une paix et un développement durables.
« Pourquoi ne pas faire encore mieux que ce que nous avons fait ? Cette attente d’amélioration continue n’est pas un rêve, elle est réaliste. Nous pouvons le faire, et nous le ferons », a affirmé Kagame.
La paix reste un objectif difficile à atteindre dans la région malgré de nombreux efforts.
Bien que les interventions externes soient importantes, la véritable paix ne peut être obtenue que lorsque les acteurs locaux prennent leurs responsabilités et s’engagent à faire les compromis et les actions nécessaires.
Les efforts continus des leaders régionaux et de l’Union africaine offrent une base solide, mais c’est aux acteurs locaux de rendre la paix une réalité.